Friday, January 23, 2009

day01after/before/during02atomikSbombattackS

Comme d'habitude je viens d'écrire une ligne, ou au moins une phrase, je l'ai lue, l'ai trouvée nulle et celle-là vint la remplacer. Combien de phrases mortes y a-t-il pour chaque phrase qui ose vivre ?

Ça fait un jour que je tiens quotidiennement ce blog, je suis fier. Chers non-lecteurs j'espère que vous l'êtes tout autant, votre présence suffit à me ragaillardir.

Aujourd'hui, en ce vendredi saint, léger retour sur les strapontins inconfortables de l'université. Salle 3 et puis salle 2,régression dans le cursus, littérature du vingtième siècle et puis latin, régression dans le temps. J'aurais donc l'honneur (et quel honneur !) d'étudier le passionnant théâtre du vingtième ! Oui CE théâtre qui tua LE théâtre ! Je ne dis pas qu'on n'y trouve pas quelques bonnes scènes à chiquer, juste quelques longues pièces à cracher. Alors, allons-y. Merci Beckett, merci Ionesco, merci à votre théâtre qui préférait agresser que discuter, merci aux surréalistes qui ont préféré l'incompréhensible, le très/trop/extrêmement personnel de la bourgeoise psychanalyse pour votre révolution de divan.

Mais d'un certain point de vue, je suis obligé de le reconnaître, merci la langue française, tu nous as livré quelques phrases d'une beauté incroyable, Mallarmé doit pleurer de joie dans sa tombe.

J'en étais là.

J'y suis toujours, d'ailleurs.

Et là je me pose une question simili-existentielle, pourquoi s'intéresser à un théâtre à peine potable (vous m'excuserez) quand ce siècle, qui suit le dix-neuvième, se révèle être celui d'une splendide épopée du roman ? Pourquoi lire les pièces surréalistes quand leurs poèmes renversent tout ? Pourquoi lire Les mouches et snober La peste ?

Réponse simple, on en aurait pour trop longtemps.

Deuxième réponse simple, on aura un autre cours du vingtième siècle (bien sûr que non).

Troisième réponse simple, le théâtre c'est mieux.

Quatrième réponse simple,
















C'est comme ça.

Fort possiblement c'est, en effet, comme ça. Ça marche comme ça, ça a son sens, ça a un sens.

Alors j'abdique, je cours dans les jardins du savoir chercher la plus belle des fleurs. J'hésite un peu tant il y en a ! Mes cuisses ressentent les fouettements des hautes herbes comme des caresses de femmes (ahh), je contemple les rhododendrons jouer avec les tulipes et puis finalement je cueille la plus jolie des marguerites, parfaitement simple, et cette fleur la met au fusil.

Ou plutôt je l'enfile comme un suppositoire.

Ça fait mal.

Oui, mais ça passera.

Et moi j'endure, je serre les fesses. Je me dis que c'est un mal pour bien. Car je n'existe, en fait, car travers ces quelques mots égrainés dans le sol fendu par la chaleur qui dégouline de ce ciel sans nuages et sans nuit. Je suis un écrit.

Et donc, je reste.

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