Saturday, March 1, 2008

Il faut un début à tout...


... et donc il en faut un à ce blog.

Je tape ce premier message alors que je devrais être en train de faire cette putain de DM pour les genres de la prose, mais un devoir à rendre PENDANT une semaine de vacances ça me trouble et ça y est, la première de mes larmes coule lentement. Les premiers jours de ces congés vont être dédiés aux devoirs et à l'enfermement pour une note qui ne comptera même pas dans mon dossier. Un douloureux exil interne, mais bon ce thème me colle à la peau.
Tout à l'heure au dépanneur (ainsi sont désignés les petits commerces ouverts trop d'heures par jour pour un salaire de misère au Québec) j'ai vu un paquet de JPS alors forcément... qui aurait pu résister à ma place ?

En rentrant je m'en suis allumé une sans réfléchir, là, posé devant mon four comme une épave. Tout de suite, avec les premières bouffées de cet adorable poison, les beaux jours de terminale sont revenus en masse, histoire de me titiller les sentiments. Les magnifiques moments passés art plastique avec Bérenger et les autres où, mine de rien, j'étais à l'aise, à réfléchir et à créer, ont toujours cette saveur nicotine sur laquelle tous ensemble nous déposions un peu de notre fiel et beaucoup de nos délires. Je n'ai pas beaucoup peint cette année là, mais je crois que ce fut une de mes années les plus productives au niveau des textes.
Cette année j'ai un peu de mal à garder cette constante d'un texte par semaine (pas forcément très bon, ni très long, pour la plupart jetés ou perdus, mais il n'y a rien de plus beau que de créer). Pourtant je vais essayer de gérer cette ardeur et les devoirs imposés par l'Université.
Cela veut dire que je sortirais moins, que je mangerais plus de pâtes, que je serais plus sur MSN et que mes voisins entendront plus souvent de la musique qui ne leur plait pas. Tant pis pour eux, ils n'ont qu'à pas passer l'aspirateur à cinq heures du matin, les salauds.
Je dois avouer que c'est mon troisième blog. Le premier était très représentatif de mon adolescence (et pourtant je suis encore dans cette odieuse période), mes tâtonnements avec le surréalisme mais surtout mon vrai désir d'un jour être écrivain, quitte à en crever s'il le fallait. Je me cherchais un monde à cette époque et je ne le trouvais pas. Le blog a sombré dans l'oubli mais il m'a permis de faire de beaux apprentissages et aujourd’hui encore je m'en souviens comme un bon moment.
Le deuxième blog ? C'était de la merde et j'en ai eu conscience tout de suite après l'avoir créé. La preuve est que mon frère n'a jamais su qu'il avait existé, lui a qui je dis tout. Pourtant, dans un élan masochiste je suppose, je l’ai entretenu en secret pendant quelques semaines et, à part deux ou trois malheureux curieux, personne n’a dû recevoir le faire-part de naissance de cet avorton virtuel.
Voilà le troisième, j'espère qu'il sera dans la lignée du premier avec cependant plus de maturité.
Je me souviens encore de mes premiers pas dans l'écriture (je ne suis pas encore au stade où on peut dire "littérature"), je devais avoir huit ans, une histoire vraiment naze d'île avec des lézards géants et une fabrique de sac à mains.
Y'a des jours, on est content de grandir.

Celui qui m'aimait



Il me déchire la peau, je le sens. Ses ongles percent ma chair et jouent avec mes nerfs, je ne sais pas pourquoi je ne hurle pas de douleur. Milles petits couteaux semblent m’embrasser, je frissonne.

Pourtant le ciel était bleu, les oiseaux chantaient et c’était kitsch, mais bon. On avait passé l’après-midi à s’embrasser sans toucher au pique-nique que je nous avais fait la veille.

Voilà qu’il atteint mes os, je le sais. J’entends d’ici le choc de sa main trop pleine d’élan qui se cogne contre les vertèbres. Je ne comprends pas ce qu’il fait, ni pourquoi il le fait. Je sens juste ses doigts virils se coller contre ma colonne.

Il m’avait dit que j’étais la plus belle de toute, que jamais il n’en avait vu une comme moi. Il m’a dit qu’il m’aimait, et il me l’a prouvé.


Il repose ce qui reste de ma dépouille sur une chaise en osier qui grince sous mon poids. Un peu de poussière s’envole et me voile la face. Le sang doit couler sur mes plaies, mais je ne sens rien.

Lorsque le soleil s’est couché, il a commencé à se sentir mal, il m’a dit que la nuit le rendait violent. Je l’ai rassuré de maintes caresses, mais il tremblait de plus en plus, comme s’il avait peur.

Il me regarde et ouvre la fenêtre, l’air pur de la nuit me fouette le visage. Il s’agenouille devant moi et commence à caresser mes jambes, puis il me mord les mollets. D’abord doucement, puis il enfonce ses dents dans mon corps et je me sens comme une de ses bulles éphémères que s’amuse à crever un enfant.

Je l’avais ramené chez moi, il avait de la fièvre. Je lui ai épongé le front mais il n’a rien dit. A un moment j’ai cru qu’il s’était endormi, alors je suis allé m’allumer une cigarette. A mon retour, il m’a dit que j’étais bonne pour lui, il m’a appelé « ma chère et tendre ».

Le jour s’est levé, il s’est endormi. Je ne lui en veux pas pour cette nuit, j’ai aimé ça. Lorsqu’il se réveillera, j’ai hâte qu’il me couvre de baisers et qu’il m’appelle « ma chair est tendre ».


note : ce texte est un fragment que j'ai écrit l'an dernier, une sorte de speed mais pour un texte.

1 comment:

Am.K said...

=)
(peu constructif mais représentatif de l'état d'esprit actuel ^^)